Faire du vélo avec son chien

Publié le 25 juillet 2010 par tete

Avoir un braque en ville, même avec un jardin, cela pousse à se (re)mettre au sport. Dans le cas de Temüjin, un promenade de 45 minutes avant d'aller au boulot le matin et une sortie au parc le soir pour la faire courir ne sont pas de trop.

Seulement pour faire courir le chien tous les jours sans se lasser, surtout quand on va toujours dans le même parc, aussi grand soit-il, il vaut mieux apprendre à varier les plaisirs.

Ainsi, si Monsieur aime courir avec la chienne alors que moi, c'est plutôt balade dans les petits chemins de la citadelle et jouer à la balle (occupations qui me permettent d'être beaucoup plus assidue que mon ami ;-) ), il n'empêche que l'on voulait partager avec notre TT notre passion commune pour... la bicyclette !

Alors bien sûr, il n'est pas arrivé le jour où elle clipsera ses pédales automatiques sur sa petite reine ou qu'elle s'enthousiasmera avec nous du duel Contador-Schleck (allez Andy !!!). Néanmoins, je peux vous garantir que la miss aime par dessus tout (sauf peut-être le lavage d'oreille) me voir m'approcher de mon vélo la laisse en main. Mais encore une fois, avant d'arriver à ce résultat, il a fallu procéder par étapes.

D'abord, il faut habituer le chien le plus tôt possible à la compagnie du vélo (si le chien est plus vieux, il faudra sans doute juste un peu plus de temps). Rien de plus simple : lorsque vous baladez votre toutou, emmenez avec vous votre vélo régulièrement, mais sans l'enfourcher. En gros, vous promenez votre chien et votre vélo en même temps ;-) Moi, j'avais tendance à attacher la laisse du chien au vélo, mais l'éducateur canin de Temüjin m'a montré le danger que cela représentait. En effet, si le vélo venait à tomber sur l'animal, il y aurait beaucoup plus de risque de blessures que si la laisse avait été accrochée au maître. Il existe pour cela des laisses dite 3P pour 3 positions. Elles permettent, en plus de régler la longueur de ces dernières, de pouvoir les porter en bandoulière. Ainsi, il est tout à fait possible de tenir le guidon à deux mains.

Etape 1 : à pied, le chien dans une main, le vélo dans l'autre ;-)

Très rapidement, vient ensuite la deuxième étape, sans doute la plus importante, qui n'est donc pas à griller. Cette fois, vous allez enfourcher votre monture ! Oui, mais pas comme d'habitude ;-)

- Pour le vélo : D'abord, il vous faut veiller à descendre la selle de manière à avoir les pied qui peuvent se poser à plat sur le sol sans effort. Au lieu de pédaler, vous aller « faire de la trottinette » avec vos jambes. Ainsi, l'allure sera tout sauf rapide et vous serez à même de vous stabiliser et de vous arrêter immédiatement en cas de danger.
- Pour le chien : encore une fois, vous allez utiliser de préférence une laisse que vous pouvez porter en bandoulière. Placez le chien du côté où vous le positionnez lorsque vous êtes à pied. Par exemple, dans mon cas, c'est à ma droite qu'est Temüjin. Du coup, je saisi la laisse un peu au-dessus d'elle et la maintiens légèrement écartée du vélo, histoire qu'elle comprenne qu'elle ne doit pas trop s'en approcher.

2ème étape : le vélo sert de trottinette et le chien est écarté de la main de la bicyclette.

Et c'est seulement quand l'étape 2 se déroule sans problème que l'on peut enfin se mettre à tourner les pédale. Là encore, on attend que tout se passe bien pour éventuellement remonter la selle.

Il est tout à fait possible de s'arrêter à cette étape-là. Dans mon cas, j'ai tout de même souhaité en ajouter une. Pour me promener ainsi avec le chien, j'utilise mon vélo le plus stable et donc, le plus lourd, à savoir mon vieux vélo hollandais. Sauf que comme tout vélo hollandais qui se respecte, il possède un système de frein via rétropédalage. Il n'y a donc qu'un petit frein de secours au guidon qui se situe... du côté droit ; donc du côté où ma main écarte la chienne. Bref, avec ce vélo et ce système, impossible de freiner rapidement en cas d'urgence.

Je me suis donc fourni un « springer » dans mon magasin préféré de La Madeleine, et j'y ai attaché la chienne. Personnellement, j'adore ! La chienne est en sécurité même si j'ai les deux mains sur le guidon, le tout est très stable et ses brusques écarts et arrêts du début ne se sentent pratiquement pas lorsque l'on roule. Par contre, quand elle veut absolument aller vite, elle adore me « tirer ». La sensation est alors fantastique, mais je ne l'y autorise que très anecdotiquement, ne voulant pas abîmer son jeune corps. Ces derniers temps, quand nous sommes dans des endroits sûrs, je peux même la « décrocher » en roulant, pour qu'elle puisse aller à son rythme. En général, elle s'amuse un peu puis revient se placer à l'endroit où elle est contrainte de se tenir lorsqu'elle est attachée. Et comble du bonheur, elle a compris récemment qu'elle devait se tenir à cet endroit précis lorsque je l'appelais pour la rattacher, ce qu'elle fait volontiers.

Voici le système du "springer"

Pour le collier : au début nous utilisions le collier d'éducation pour ne pas qu'elle tire trop et qu'elle s'habitue à suivre le rythme imposé par le vélo. Puis très vite, nous avons pu passer au harnais. Celui-ci est en effet le mieux adapté car il réparti la charge et les chocs sur tout le poitrail et les épaules de l'animal. Il est également beaucoup plus confortable pour les chiens.

Le harnais est fortement recommandé dès que le chien est susceptible de tirer quelque chose.

Quant à la longueur des sorties : ceci dépend encore une fois de l'âge, de la forme et de la race du chien. Dans le cas de Temüjin, dès ses 6 mois, quand nous avons commencé à lui faire faire du vélo, vétérinaires et éducateur canin étaient d'accord : d'une demi-heure à l'époque à 1h aujourd'hui quand elle est en forme. De toutes façons, nous nous calons sur son rythme qui est plus souvent du petit trot que de la grande course, et quand nous remarquons des signes de fatigue, on rentre à pied. Nous n'avons jamais fait plus d'une heure. Nous attendons pour cela ses un an symbolique. Il y a des personnes qui se montrent sceptiques à l'idée qu'un chien de moins d'un an puisse accompagner un vélo. Encore une fois, ceci dépend énormément de la race, il est donc nécessaire de bien se renseigner auprès du vétérinaire qui connaît votre chien. Dans le cas de la véto de TT, la logique était que physiquement, elle était déjà suffisamment puissante et musclée pour que, ait de manière raisonnable, ceci ne lui porte pas préjudice, et qu'à la limite, il était moins dangereux pour la chienne de courir en ligne droite à côté d'un vélo que de courir dans tous les sens et de fragiliser ses articulations.

Sinon, pour les chiens plus vieux, il existe des systèmes pour que l'animal tracte le vélo (taper « canivtt » ou « bikejöring » pour avoir des images), mais pour cela, il faut que le chien ait fini sa croissance. Je ne le testerai donc que dans quelques mois, et pourrais alors vous en dire plus :-)

D'ailleurs, si quelqu'un connaît un club ou des pratiquants de canivtt à Lille ou dans les environs, cela pourrait nous intéresser dès janvier prochain pour la pratique, et dès maintenant pour les questions :-) ...